Selon la Food and Agriculture Organization (FAO), 60 % de l’Humanité vit en zones urbaines en 2014 et les prévisions pour 2050 sont de 80 % (avec + 3 milliards d’habitants sur la terre). Selon les pays ces chiffres différent. En France plus de 80% de la population vit en ville, et on assiste à une montée des préoccupations environnementales avec un verdissement des villes, qui se montrent de plus en plus respectueuses de l’environnement et de la biodiversité.

La FAO considère ainsi le développement de l’agriculture urbaine (AU) comme l’une des clés de la survie alimentaire de l’Humanité. Le terme d’agriculture urbaine recouvre différents aspects (Duchemin, 2013) notamment : le maraîchage traditionnel en zone périurbaine, la production hors-sol sur des surfaces non constructibles et non susceptibles de remédiation, les jardins collectifs (Chenot et al., 2013) à but productif ou thérapeutique (une priorité du Plan National Santé-Environnement, 2015), les cultures sur toits, et les fermes intensives (fermes verticales ou autres…).

Le dictionnaire d'agroécologie de l'INRAE propose une définition assez compléte de l'AU :

https://dicoagroecologie.fr/encyclopedie/agriculture-urbaine/

https://www.youtube.com/watch?v=F4_HezMwL00

Des ressources sur l'AU sont accessibles sur le Réseau-Agriville : https://reseau-agriville.com/ 


Développer des solutions d’agriculture urbaine écologiquement innovantes implique de maitriser en particulier les bases de la nutrition des plantes, de considérer de façon globale les facteurs influant la qualité des productions (transferts sol-plante-atmosphère des éléments nutritifs et polluants ; qualité des intrants et des supports de culture), (Dumat et al., 2013; Mombo et al., 2015 ; Pierart et al., 2015 ; Uzu et al., 2014 ; Xiong et al., 2014) de prendre en compte des aspects techniques tels que le poids pour les cultures sur les toits (Aubry, 2013) ou raisonner l’aménagement urbain (Borries, 2013 ; Blanc et Hamman, 2012). Les pratiques agro-écologiques (telles que la lutte biologique ou l’aménagement des trames vertes et bleues) favorisant la biodiversité des espèces végétales et animales et réduisant la diffusion dans l’environnement de substances (éco)toxiques ont évidemment un rôle crucial dans le développement durable des agricultures urbaines.  Par ailleurs les projets d’agricultures urbaines impliquent divers acteurs (citoyens, élus, bureaux d’étude, chercheurs, etc.) et sont très souvent très pluridisciplinaires et « Sciences et Société ». Dans ce contexte, l’objectif du projet pédagogique S8 « Agricultures Urbaines » est d’offrir aux étudiants des enseignements scientifiques relatifs aux multiples facettes des agricultures urbaines : agronomie, aménagements urbains, Environnement-Risques-Communication-Transition écologique, Biodiversité – Biologie. Les complémentarités entre agricultures urbaines, péri-urbaines et rurales seront discutées, ainsi que l’articulation entre savoirs et savoir faires. Les jeux d’acteurs et controverses (qualité des productions, conflits pour l’usage des sols, etc.) seront également abordés. 

Le module AU sera l’occasion de sensibiliser les étudiants aux innovations techniques (http://www.naio-technologies.com/machines-agricoles/) et favorisera l’ouverture vers la recherche à travers l’analyse d’articles de recherche et la participation à la dynamique de colloques AU. Ce module AU concerne des enjeux transversaux transdisciplinaires, d’intelligence collective pour co-construire des usages des espaces (péri)urbains, pratiques agricoles innovantes et efficientes. Il s’appuie donc sur les modules ressources 1A tels qu’AGRO, PPART, DIACA… 

Une équipe interdisciplinaire interviendra (biogéochimie, SHS, geographie, agronomie, écologie...) : PR Dumat C., Toulouse INP-ENSAT, DYNAFOR & CERTOP; DR Maury P., ENSAT, AGIR; Aubignac P., Entreprise Aquacosy; DR Borries O., ENSFEA, LISST;  Tortosa A., doctorante DYNAFOR.